

Publié en 1875 dans le cadre des Recueils de travaux originaux ou traduits relatifs à la philologie et à l’histoire littéraire, ce 6e fascicule des études philologiques d’onomatologie normande, est plus simplement un dictionnaire des noms de famille exclusivement normands..
Publié en 1875 dans le cadre des Recueils de travaux originaux ou traduits relatifs à la philologie et à l’histoire littéraire, ce 6e fascicule des études philologiques d’onomatologie normande, est plus simplement un dictionnaire des noms de famille exclusivement normands.
Ce qui distingue notre Dictionnaire des Dictionnaires topographiques départementaux rédigés sur un plan uniforme sous la direction du Ministère de l’Instruction publique, dont une trentaine seulement a paru, c’est que nous ne nous sommes pas contenté d’énumérer les noms de lieu avec leurs formes anciennes et modernes. Nous avons eu l’ambition, peut-être téméraire, de rechercher et de donner la signification de ces vocables géographiques, dont la plupart sont une énigme même pour le public lettré. Nous ne nous sommes laissé arrêter ni par les difficultés de l’entreprise ni par les moqueries dont on a l’habitude d’accabler les faiseurs d’étymologies. Nous sommes persuadés que l’étymologie, bien comprise, n’est pas un jeu d’esprit destiné à amuser les curieux, mais une étude sérieuse qui peut rendre de très grands services à l’Histoire, à la Géographie, à la Linguistique, au Folklore. Mais il n’y a pas d’étymologie plus difficile que celle des noms de lieu. Elle exige de la part de celui qui s’y livre un esprit très attentif et très perspicace, des connaissances très sûres en linguistique, en philologie, en histoire et en géographie, une méthode rigoureuse, une grande prudence, et surtout un travail obstiné qui scrute chaque nom, comme s’il était seul l’objet de son étude... (extrait de l’Introduction, éd. originale de 1935).Et l’auteur en étudie minutieusement l’origine linguistique au travers du dialecte normand — ancien et moderne — et de l’ancien français. Pour cela, il a investigué un nombre impressionnant d’archives ou de textes littéraires. Car il ne faut point oublier que le normand fut une langue écrite et « même comme ayant été le dialecte primordial de la langue d’oïl, et comme ayant, à ce titre, contribué, pour la plus large part, à la formation de notre langue nationale
Henri Moisy, magistrat de profession, fut un des meilleurs connaisseurs du dialecte normand au XIXe siècle. On lui doit notamment un — toujours apprécié à l’heure actuelle — Dictionnaire de patois normand en usage dans la région centrale de la Normandie (1887), d’un Glossaire comparatif anglo-normand, donnant plus de 5.000 mots aujourd’hui bannis du français et qui sont communs au dialecte normand et à l’anglais (1889).