Ce qu'Ils auraient fait de l'Alsace-Lorraine...
A leur entrée dans les villes et les villages d’Alsace en 1918, les soldats français lisaient ces mots partout répétés: « MERCI A NOS LIBÉRATEURS » Libérés, par les soldats de l’Entente, d’une domination chaque jour plus pesante, les Alsaciens-Lorrains devinaient que le militarisme prussien avait rivé, dans l’ombre, pour l’avenir, des chaînes plus lourdes encore.
Si la guerre avait été courte... [...] mais la guerre a duré : les gouvernants allemands ont eu le temps d’écrire l’angoisse que leur causait, dès août 1914, le problème alsacien, et de cette angoisse, qui allait croissant, ils n’ont pas eu le temps de faire disparaître le témoignage. De cette inquiétude il nous est possible, désormais, d’en donner le témoignage authentique, irréfutable que l’Alsace était, pour les gouvernants allemands, un « pays ennemi » — ils l’ont écrit — et qu’après quarante-quatre années de contact, ils étaient arrivés à cette conclusion qu’il faudrait profiter de la force, que donne l’occupation militaire avec ses lois d’exception, pour la germaniser. Je me contenterai, aujourd’hui, d’esquisser très brièvement leurs plans de germanisation du Pays d’empire [qu’était l’Alsace-Lorraine depuis 1870]. — Extrait de l’Avant-propos de l’édition originale de 1919.
Charles Schmidt (1872-1956), né à Saint-Dié, historien, archiviste ; il réorganisa les archives d’Alsace-Lorraine de 1918 à 1923 ; il fut président de la Société de l’Ecole des Chartes. On lui doit de nombreux ouvrages historiques sur la Chine, l’Allemagne (Le Grand-duché de Berg ; La domination française en Allemagne sous Napoléon Ier), et les sources historiques des archives (Les archives économiques modernes ; Les sources de l’histoire des territoires rhénans, etc.).
Détails du livre
- nombre de pages : 74
- format : 15x21 cm
- Auteur : Charles Schmidt