L’histoire de la signature
Du sceau royal aux paraphes modernes, la signature a évolué avec l’alphabétisation, devenant bien plus qu'une simple marque personnelle.
Les débuts de la signature en France remontent à l'Antiquité, où l'empreinte du sceau était utilisée comme moyen d'authentifier des documents. Les Romains utilisaient des sceaux pour marquer leur accord sur des contrats, des testaments et des décrets. Ce concept a persisté à travers les âges, évoluant pour devenir la signature que nous connaissons aujourd'hui.
Au Moyen-Âge, la signature était principalement réservée à une petite élite sociale, souvent des nobles, des membres du clergé, et des marchands fortunés, capables de lire et d'écrire. La signature était souvent accompagnée de sceaux personnalisés, garantissant l'authenticité des documents. À cette époque, la signature était plus un symbole de pouvoir et de statut social qu'une simple validation de document. Pour les classes sociales plus modestes, l'analphabétisme était courant. Beaucoup de gens ne savaient ni lire ni écrire, et leur consentement était souvent enregistré par le biais de marques, de sceaux ou même de simples croix sur les documents officiels. Ces marques, bien que non textuelles, servaient de validation ou de témoignage de la participation ou de l'accord de la personne concernée.
La Renaissance a marqué une période de changements significatifs dans l'histoire de la signature en France. Avec la diffusion de l'éducation et l'essor de l'écriture manuscrite, un plus grand nombre de personnes ont pu signer des documents. Les signatures sont devenues plus répandues parmi les marchands, les artisans et les classes moyennes émergentes.
Puis, avec le développement de l'éducation et l'essor du commerce au cours des siècles suivants, la signature individuelle est devenue de plus en plus courante. Cependant, il était encore difficile pour de nombreux citoyens ordinaires de signer leur nom, et beaucoup continuaient à utiliser des symboles ou des marques.
Au XVIIe et XVIIIe siècles, l'acte de signer revêtait une grande importance dans la société française. La signature était considérée comme une preuve légale de consentement ou d'accord. Les contrats, les testaments et autres documents légaux nécessitaient une signature pour être valides. Cependant, la variété des alphabets régionaux et des niveaux d'éducation a rendu les signatures très diverses, parfois difficilement reconnaissables d'une personne à l'autre.
La Révolution française a apporté des changements radicaux en France, y compris dans la façon dont les documents étaient signés. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 a établi le principe de l'égalité devant la loi, contribuant à la démocratisation de l'accès à la signature. La signature est devenue un symbole de liberté et de citoyenneté, accessible à un plus large éventail de la population, mais même à cette époque, une grande partie de la population restait analphabète. L'obtention des compétences de lecture et d'écriture dépendait souvent de l'accès à l'éducation, qui était souvent limité aux classes privilégiées.
Au XIXe siècle, avec l'essor de l'état-civil et des registres paroissiaux, la signature est devenue une norme administrative essentielle. Les actes de naissance, de mariage et de décès exigeaient la signature des parties concernées, contribuant ainsi à établir des preuves légales et généalogiques. Ces signatures ont été consignées dans les registres, fournissant des traces tangibles pour les généalogistes d'aujourd'hui.
George Sheridan Knowles - Signature du contrat de mariage
La loi fondatrice de l'école obligatoire en France est la loi Falloux de 1850, qui a établi le principe de l'enseignement primaire gratuit et facultatif pour tous les enfants âgés de 6 à 12 ans. Cependant, cette loi n'a pas rendu l'école obligatoire pour tous. Ce n'est qu'en 1882, avec les lois Jules Ferry, que l'école devient réellement obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 13 ans et la gratuité de l'enseignement primaire public a été établie. Au fil du temps, cette obligation scolaire a été étendue et modifiée. En 1936, l'âge de fin de l'obligation scolaire a été porté à 14 ans. Plus tard, en 1959, cette limite a été étendue à 16 ans. Ce n’est donc qu’au début du XXe siècle que l’usage de la signature se généralise vraiment.
Des trésors dans les registres d’archives
Les documents d'époque fournissent des indices sur la capacité de nos ancêtres à signer. Les actes notariés, les registres paroissiaux, les contrats de mariage et autres documents officiels sont des sources importantes pour déterminer si nos ancêtres savaient signer. Les généalogistes peuvent examiner ces documents pour identifier les signatures individuelles, les marques ou les sceaux qui témoignent de la participation de nos ancêtres à ces événements et transactions.
N’oublions pas qu’il est probable que certains membres de nos familles aient été capables de signer tandis que d'autres utilisaient à la même période des marques ou des symboles pour représenter leur consentement.
Concrétement, où pouvons-nous trouver des images des signatures de nos ancêtres en France ? Il existe plusieurs sources et ressources où nous avons des chances de découvrir ces signatures :
Dans les registres paroissiaux et d'état civil : les registres des actes de naissance ou baptème, mariage et décès ou inhumation peuvent contenir les signatures des personnes impliquées dans ces évènements. Les mairies, les archives départementales ou les sites en ligne comme les Archives départementales ou le site des Archives de France peuvent être des ressources utiles.
Dans les actes notariés et contrats : Testaments, contrats de mariage, actes de vente, etc., sont des documents souvent conservés dans les archives notariales et peuvent contenir les signatures de nos ancêtres. Il est possible de contacter les études notariales concernées ou de rechercher dans les archives notariales disponibles dans nos régions.
Dans les correspondances familiales : si nous avons des lettres ou des correspondances familiales anciennes, elles pourraient contenir des signatures de nos ancêtres. Comme au dos de cartes postales, par exemple. Il faut prendre le temps de tout examiner, c’est vrai, mais cela peut en valoir le coût.
Dans des livres de famille ou registres familiaux : Certaines familles conservent des livres où sont notés les événements familiaux importants, c’est parfois un cahier relié, parfois une bible, parfois autre chose... Ces livres peuvent inclure des signatures ou des annotations manuscrites.
Sur les sites d'archives en ligne : De nombreux sites d'archives départementales et nationales en ligne proposent des scans de documents historiques, y compris des registres paroissiaux, des actes notariés, etc. Par exemple, le site des Archives départementales de notre département ou le site des Archives nationales peuvent être des ressources précieuses.
Mais il faut aussi penser aussi à rechercher du côté des recensements et documents administratifs comme les cartes d'identité, passeports : certains documents administratifs peuvent contenir des signatures. Les archives municipales, départementales ou nationales peuvent être une source pour ces types de documents.
Et enfin la généalogie collaborative : des sites de généalogie en ligne comme Geneanet, Filae, Geneatique.net ou encore des forums de généalogie peuvent parfois avoir des collections de signatures partagées par d'autres chercheurs ou généalogistes.
L'exploration de ces différentes sources peut nécessiter de la patience et parfois des recherches approfondies. Il ne faut pas hésiter à contacter les archivistes, les responsables des archives départementales ou municipales, ainsi que d'autres généalogistes ou passionnés d'histoire locale pour obtenir de l'aide dans notre quête de signatures ancestrales.
La collecte des signatures
En généalogie, la signature revêt une importance particulière. Les actes notariés, les testaments, les contrats de mariage et autres documents légaux contiennent souvent les signatures de plusieurs membres de la famille, offrant des indices cruciaux pour établir des liens généalogiques. Les généalogistes utilisent ces signatures pour identifier et relier les individus à leurs familles, suivant ainsi le cheminement des lignées à travers les générations.
L'étude des signatures en généalogie peut également révéler des informations sur l'évolution de l'écriture et des noms de famille. Les variations dans la manière de signer un nom peuvent indiquer des changements dans l'orthographe ou la prononciation du nom de famille au fil du temps. De plus, l'analyse graphologique des signatures peut parfois offrir des indications précieuses sur la personnalité ou les traits de caractère de certains de nos ancêtres.
Commencez par collecter les signatures sur les images d'actes que vous avez déjà, le module de transcription de Généatique, disponible depuis plusieurs années, vous aidera à identifier les signatures et les exporter directement comme images de signature dans les médias des ancêtres concernés.
Il suffit de définir un bloc signature, en utilisant l’onglet Transcription de la saisie d’acte, autour de la signature qui nous intéresse, puis de l’exporter en image, en prenant soin de bien l’attacher à la personne correspondante, et non à la personne principale de l’acte source de la signature.
La retouche d’image permet d’améliorer l’image ou de la nettoyer des traits des signatures avoisinantes sur l’acte.
De cette manière, on peut collecter les signatures de nos ancêtres. Il est d'ailleurs pertinent d’utiliser un modèle d’arbre affichant les signatures pour vérifier qu’on les a toutes, Généatique en comporte au moins 2. De plus, certains généalogistes choisissent aussi d’ajouter une case à cocher “Sait signer” sur leur écran de saisie.
ou
Retrouvez des informations sur les archives et les actes qu’on peut y trouver sur le guide de généalogie.
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